dimanche 25 septembre 2011

Entracte 3- Pas de blâme, en refrain.

L'auteur:  Ai terminé la lecture de ce Dialogue de Platon, où Socrate questionne Hippias. Le prof, dans les deux prochaines semaines, va élaborer et analyser le texte, mais j'aime bien partir de ce que j'en pense,  sans que ce soit scolaire. Un drôle d'oiseau, ce Socrate (celui que nous livre Platon).

Socrate enfarine à profusion Hippias, à coups de flatteries excessives. Lui-même, Socrate, il se qualifie d'ignorant, qui ne sait absolument rien faire sauf poser des questions à ceux qui ont des connaissances.

Comme un policier qui avance son interrogatoire par questions et sous-questions innocentes, Socrate nous mène doucement vers un gouffre. De douze façons il fait admettre à Hippias qu'un musicien qui fausse, en faisant exprès pour fausser, est meilleur qu'un musicien qui fausse de façon involontaire. Aussi, un type qui ment, en connaissance de cause, est meilleur qu'un type qui dit la même fausseté sans savoir que c'est une fausseté. Un médecin qui fait exprès pour ne pas guérir son malade, c'est un meilleur médecin que celui qui ne le guérit pas non plus, mais parce qu'il est incompétent et ignorant.

Cela ressemble à une construction minutieuse, laborieuse, morceau par morceau, d'une tour Eiffel avec des cure-dents. Pour arriver à la preuve que Socrate déclare évidente:  " En conséquence, celui qui fait des actes malhonnêtes et injustes, volontairement, celui-là, Hippias, ne saurait être qu'un homme de bien". Mais c'est la finale qu'il faut lire. Le dernier paragraphe. Colombo surprend tout le monde.

Hippias: " Socrate, ça m'est impossible d'être d'accord avec ta conclusion".
Socrate:  " Moi non plus, Hippias, je ne suis pas d'accord avec ma conclusion."

Écoutez l'ineffable. Voici le fin-mot de Socrate:  ce n'est pas grave que son argumentation aboutisse à un non-sens, vu que lui, Socrate, est un ignorant. Par contre, il trouve anormal que les savants, comme Hippias, ne trouvent pas ce qui cloche.  En traduction libre, Socrate dit ceci: " À qui va-t-on pouvoir se fier, si vous êtes aussi nuls que je le suis?"



2 commentaires:

Michel à Isabelle a dit…

On est gâtés...trois entractes d'affilée...c'est comme si on se faisait offrir trois récréations dans le même après-midi d'école!
Merci cher maître!

huberlulu a dit…

En fait, c'est moi qui me gâte, en lâchant lousse les enfants dans la cour de récréation. Ça me permet de faire tranquillement un sudoku, au lieu de me tracasser sur la suite à donner au destin de Socrate.