lundi 5 septembre 2011

23- Botticelli et Leonardo

Je tâchais d'emmagasiner dans ma mémoire cette vie que Galilée me racontait. J'étais sans doute une des rares personnes qui en auraient le privilège:

" Je vous ai parlé de cette peur qui ne m'a jamais lâché depuis que j'ai assisté au terrible supplice: quand l'Inquisition a brûlé vif Giordano Bruno, sur la Place du Marché des Fleurs.

" Il y a aussi l'amour dont je dois vous parler.  Vous comprendrez pourquoi je devais rester en vie, coûte que coûte, et accepter de tout renier.

" Quand j'ai quitté la place du supplice, après la mort de Bruno, je suis rentré au plus vite à Padoue. Il était temps que je rentre à la maison: mon amoureuse, Marina, accouchait de notre première fille, Virginia.

" Marina et moi, nous n'étions pas mariés. Disons que les circonstances ne permettaient pas de célébrer un mariage à l'église, mais on célébrait l'amour. Marina, c'était une vénitienne belle comme ces modèles de Botticelli et de Leonardo.

" L'année suivante, nous est venue une deuxième fille, Livia: la vraie jumelle de sa soeur.  Cinq ans plus tard,  elles ont eu un petit frère. Il porte le nom de son grand-père, Vincenzo.  Ces trois enfants, ça été ma vie, tout autant que la recherche scientifique, je vous assure.

" La vie est imprévisible: en 1610, la belle Marina m'a quitté et j'ai pris la charge des trois enfants. Je devenais le père et la mère. "


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