jeudi 31 mars 2011

les pétards de la pensée

Quand on quitte la croyance dans les
livres sacrés, l'encens et les processions,
il faut se refaire une peau.
C'est une sorte d'exil, on quitte le
continent du surnaturel, du miraculeux
on aborde le naturel, qui nous déborde.
C'est une lente traversée car
il ne s'agit pas de théories ni d'idées.
On ne change pas d'idées,
c'est d'un autre ordre.
La croyance est le monde de l'enfance.

Quitter la croyance n'est pas quitter
le mystère de l'univers, celui de
l'existence.  C'est l'aborder sans les
réponses apprises, sans les dogmes.

Il y a deux sortes de philosophes:
ceux qui nous donnent des réponses,
et ceux qui nous encouragent plutôt
à nous poser des questions, en faisant
le deuil des réponses de tous les
catéchismes.

mercredi 30 mars 2011

s'il n'y avait pas la nuit

J'avais 19 ou 20 ans. C'était une job d'été,
de courte durée (la job, et l'été aussi): un
deux semaines sur le brise-glace Radisson,
vers Ellesmere Island, à 400 milles du pôle.
Le grand Nord:  le soleil ne se couche pas.
Il descend, devient rouge, refuse de plonger,
puis remonte l'horizon.  Il n'y avait pas
d'heure, pour les familles eskimaudes: les
enfants jouaient au cowboy à toute heure
de la nuit (il faisait plein jour).

Le travail occupait la journée: il fallait
décharger des barils de pétrole à même
les barges qui s'approchaient de la grève.
La nuit (qui était aussi le jour) on regagnait
la cale du brise-glace, pour dormir à la
lumière des ampoules électriques...

A la fin du contrat, un avion-cargo nous
avait rapatriés. Il y avait eu une escale
à Churchill et c'était féérique:  la nuit!
Nos yeux goûtaient le velours de la nuit.

mardi 29 mars 2011

les étoiles tout autour

Si je ne me force pas, si je laisse venir
ce qu'il y a à dire, maintenant, ça risque
d'être du silence. Parfois et souvent,
c'est du silence qui vient quand il s'agit
de dire, alors que les mots se précipitent
quand c'est le silence.

Pas de blâme.  J'adore cette petite phrase
qu'on trouve souvent dans le Yi King.
Tout le contraire de mon éducation
chrétienne, qui cherchait le blâme.
Pas de blâme:  en paix avec celui qu'on
est.

Il y a ce grand cadeau, celui d'exister.
Ça semble ordinaire, ce tellement
extraordinaire, cette existence de tout.
Le paradoxe est là. L'extraordinaire de
l'existence, qui nous semble ordinaire.

L'incroyable cadeau, d'être un passager
sur ce bateau qui est aussi un passager,
un bateau cerné d'étoiles tout autour.
Avant le big bang, ça existait, mais
cette existence sans début fait peur.
Pourtant, elle est généreuse, l'existence,
pour chaque être, en paix avec celui
qu'il est. Chaque être est comblé,
à ras bord.

lundi 28 mars 2011

l'avantage de dérailler

La planète Terre déraille:  elle oscille
avec des variations importantes:  ça
donne l'hiver, puis le printemps, puis
l'été.

On se souvient qu'il n'y avait pas
d'hiver au Paradis terrestre:  nos
premiers parents se promenaient nus,
c'est écrit dans la Bible. Vous risquez
l'hérésie pure et simple, si vous habillez
Adam et Eve du temps de l'Éden. Et
l'hérésie au cours des siècles de la
chrétienté ça conduisait aux bûchers.
Alors c'était toujours l'été confortable.

Le déraillement de la Terre s'est donc
produit après l'évènement de la
désobéissance:  une mâchée dans la
pomme du pommier.  La planète a été
secouée par cette dégustation, et s'est
mise à osciller... arrivent ensuite
les premières gelées, la chute des
feuilles, puis une première bordée de
neige:  nos parents ont inventé les
manteaux de fourrure et les mitaines.

Depuis, rien à faire, la terre oscille,
pas moyen de la ramener dans une
rotation disciplinée, sur des rails.

dimanche 27 mars 2011

Entre deux anges

C'était pas compliqué autrefois. On obéissait
ou bien on désobéissait. L'ange gardien nous
soufflait dans l'oreille droite les bons conseils,
l'autre, qualifié de démon, s'occupait de
l'oreille gauche, nous suggérant de faire à
notre tête.  C'était ainsi depuis le paradis.

Les conséquences étaient simples:
Si on renonçait aux plaisirs défendus,
on grimpait au ciel, après une cure
d'amaigrissement au purgatoire, ou bien
on descendait en enfer, si on avait tenu tête.
Le ciel et l'enfer, c'était pour longtemps.

On apprenait que la partie était loin d'être
gagnée d'avance. On partait la course avec
une pénalité:  le péché originel. Il fallait se
mettre au régime des sacrifices, l'éducation
copiait le dressage des chevaux sauvages:
les mauvais instincts devaient être domptés.

Le grand cadeau de l'existence, c'était après
la mort, à écouter la chorale des bons anges.
Cette existence de tout de suite, parmi tout
ce qui vit, fallait surtout s'en méfier,
ne pas s'y attacher, y renoncer comme un piège.

samedi 26 mars 2011

Le roi des rois, Gaddafi


Quand on voit une photo de Gaddafi
on dirait Salvador Dali, moins la
moustache Salvadorienne. Je suis le roi
des rois d'Afrique, le doyen des leaders
arabes, l'iman des musulmans, et le
créateur de demain... (textuel)

Lorsqu'un mégalomane est chef d'état,
Hitler, Napoléon, Staline, Mussolini,
Franco, et autres rois d'Afrique, on est
en grand danger.
On est en danger de les aimer
et même de les adorer.
C'est la faiblesse des peuples, d'aimer
parader sous les drapeaux pour eux.
Enfin on peut vénérer le créateur de
demain.
On est  en danger car ils sont prêts
à tout faire sauter avec eux, à nous
entraîner
dans l'explosion du sacrifice final.
Quelle chance pour nous
que nos politiciens
n'aient rien pour nous faire vibrer!

vendredi 25 mars 2011

Croyable mais pas vrai

Grand-papa, j'aime les dinosaures!   m'a dit
mon petit fils Loïc.  Vous, vous les aimez?

C'est l'occasion ou jamais, pour moi,
de me remettre aux dinosaures.
À l'âge de Loïc, j'en faisais, des dinosaures
avec des pièces de mécanos:  le cou des
brontosaures s'allongeait...

faut dire que notre imagination était
nourrie par la radio: l'émission
"Madeleine et Pierre"nous promenait
dans des cavernes où grondaient les
puissants monstres, survivants de
millions d'années... je vous assure qu'on
les entendait avec des frissons de peur...

Vous aimez les oiseaux? Les dinosaures
sont les ancêtres des oiseaux, en ligne
directe!  Si mes chats sont autant fascinés
par les oiseaux, c'est qu'ils ont la vieille
rancune des mammifères  terrorisés par
les dinosaures de la belle époque... c'est
la pure vengeance qui anime mes chats!

jeudi 24 mars 2011

une neige de sucrerie

Voici un paradoxe de plus:  la neige
fait fondre la neige, qu'ils disaient.
Une neige du temps des sucres.
Ce soir, elle flânait plein le ciel
cette neige amusante, pas sérieuse.

C'est mieux qu'un discours, la neige:
elle nous rend aimables, avenants,
on se salue entre voisins. Il ne manque
que les clochettes des grelots
qui sonnaient aux attelages, quand
c'étaient des sleighs qui se croisaient
dans les rues du village.

Les enfants sont chez eux, dans
la neige:  ils battent des ailes,  pour
imiter les anges, ils ne savent pas
que les anges aimeraient bien
les imiter.

Ça prend de bons cauchemars ensuite
pour équilibrer ce surplus de calme,
ce trop plein de paix!

mercredi 23 mars 2011

Rue Principale (la Main)

Rien de pire que les nouveaux
arrondissements Centres d'achat
qu'on ne peut atteindre qu'en auto,
comme celui de Beauport.
Rien de moins humain.
Personne ne va y flâner lentement,
il n'y a pas de rue avec des trottoirs
et surtout pas de bancs.  Seulement
de grands parkings:
Iriez-vous flâner sur un parking?

Pas de terrasses, pour prendre un
verre avec des amis. Littéralement,
pas un chat, heureusement pour eux.
Pas un arbre non plus, donc pas
d'oiseaux.  Pas un brin d'herbe,
seulement la belle asphalt.

Jamais un village humain n'aurait
inventé cette atrocité qui pousserait
au suicide, si on y vivait. Et ça
pousse comme si on en
voulait encore plus...

mardi 22 mars 2011

les grandes réponses

L'âge des grandes questions, c'est quand
on est très jeune... Pourquoi la mort?
C'est qui, Dieu?  Pourquoi je suis là?

Puis, on pense qu'on en sait assez,
on porte nos papiers d'impôt chez
le comptable, on fait la liste d'épicerie
on lit ce qui se passe en Lybie.

Autrefois, y a pas si longtemps,
quand j'étais enfant de six ans,
les frères et les religieuses, chaque jour,
donnaient les grandes réponses
à toutes les questions possibles,

Ils étaient pratiques:  ils m'apprenaient
qu'il faut laisser les grandes questions
à ceux qui ont déjà les grandes réponses
obéir aux dix commandements de Dieu,
aux sept commandements de l'Eglise, et
ce serait une bonne action d'acheter des
petits Chinois: si on les baptise avant
qu'ils meurent, ils vont au ciel.
Autrement c'est les limbes.  Cinq sous,
pour toute une éternité quand on y pense

lundi 21 mars 2011

Primavera

J'adorais Botticelli.  La Primavera...
Tellement que j'ai donné ce nom à
ma cadette Elsa, qui n'en veut pas.
C'est qu'elle est née le 21 mars,
voilà une raison suffisante pour
perdre la raison.

Aucun lien entre Botticelli et ce
dessin. Aucun lien apparent,
mais vu qu'on soigne les paradoxes,
le dessin trouve sa place, dans
le contraire qu'il manifeste.

La beauté calme, lumineuse, chez
Botticelli. Pas l'ombre d'une ombre.

Ici, on bascule dans l'ombre et
ça nous mène cul par dessus tête.
Faut dire que le printemps, ici,
ça signifie la débâcle des rivières,
une tornade des émotions, de quoi
nous écheveler

dimanche 20 mars 2011

ok, on y va

les anciens, très anciens, mais pas
autant que les plus anciens,
ces Grecs de l'antiquité qui
réfléchissaient sur la nature de
l'univers,  ils avaient chacun leur
opinion.

l'un d'eux disait:  l'univers, c'est
de l'eau et du feu.  (je rapetisse sa
théorie: venez-moi en aide).
Un autre disait:  l'univers, c'est
du changement.  (Peu de choses,
un électron, mais qui bouge
beaucoup, ça remplit un espace
qui est quasiment vide).


ces personnages du dessin,
ils bougent, croyez-moi,
tellement qu'ils vont quitter
le dessin, s'ils font le pas

samedi 19 mars 2011

Sortons dehors

J'y suis allé, dehors, longuement
à marcher sur un sentier de neige
un paysage dénudé:  blanc et bleu
un grand pays qui attend
le printemps

ce dessin est complètement fou
il y a de quoi vouloir en sortir
c'est ce que fait un personnage
mais on ne sait pas dans quoi
il va tomber

l'univers est tout comme un
dessin en construction constante
ça n'arrête jamais, cela nous
rassure  de le savoir

mais le vertige nous prend
quand on pense au début
qui n'a pas eu lieu
alors vite on invente
le début d'une histoire

vendredi 18 mars 2011

Tapis de Turquie

C'est comme ça qu'on les appelait
quand j'étais un enfant.  Pourtant
il se fait de bien beaux tapis ailleurs
qu'en Turquie: en Iran, en Syrie...
Si j'étais plus instruit je nommerais
certainement d'autres pays fameux
pour leurs tapis...

Les meilleurs, ce sont les tapis
sur lesquels on peut s'envoler.
C'était dans l'encyclopédie de la
jeunesse, je le fréquentais, le tapis
pour s'envoler avec une princesse.

Ce dessin, il a quelque chose de tapis:
Une sorte d'encadrement, qui pointe
vers le centre.  Mais le centre, il
explose en tous les sens, avec ces
têtes et ces flammes.

Je me demande où ce tapis irait
atterrir, si on lui donnait la chance
de voir du pays...

jeudi 17 mars 2011

Bizare

Le poète Henri Michaux dessinait
en cherchant quelles formes allaient
venir d'elles-mêmes, au bout
d'exercices où l'intention et le
contrôle diminuent, pour laisser
la place à ce qui vient .

Depuis trois jours, enfin,
je me suis remis à cette tâche.
je produis ainsi plein de barbos
qui ne cherchent pas le statut
de dessins achevés.  Je vous
montrerai le résultat quand
ce travail de laboratoire aura
progressé.

Pour le moment je présente
une série d'un calepin terminé,
comme une génération de
dessins, dont j'essaie de me
distancer par l'automatisme.
je fais la même recherche dans
l'écriture automatique.

mardi 15 mars 2011

Plein les bras

Allons-y pour quelques mots
ça n'a pas besoin d'être génial
après tout, c'est pas l'inscription
qu'on décide, qui sera gravée
dans la dure pierre
d'un monument funéraire

D'ailleurs les espaces rapetissent
au cimetière, depuis les urnes:
on pourrait inscrire une étiquette
ou bien une adresse courriel
pour les messages au-delà,
mais pas les longues épitaphes
qui virent en testament de l'âme

Un drôle de type et deux
poissons qui ne rient pas
c'est drôle sans être drôle
Ou bien c'est le type qui
rend une visite aux poissons
ou bien c'est eux, ils font
connaissance

lundi 14 mars 2011

Ciel, purgatoire, enfer

il y a de tout dans une vie.
on est plusieurs personnages
parfois on a des ailes
parfois on rampe
et chaque fois on pense
qu'on est celui-là seulement
et pas du tout celui-ci
aussi.

Il y a un grand avantage
à savoir qu'on mérite d'aller
au ciel, au purgatoire et en
enfer, vu que ces espaces
communiquent entre eux
dans la magie des
vases communiquant.

La grande hérésie du dogme
c'est de prétendre que le noir
est noir, et qu'il faut le laver.

samedi 12 mars 2011

plusieurs et personne



Ce dessin me laisse perdu.
J'ai compté presque vingt
personnages, fantômes.
Beaucoup de monde,
mais l'impression du désert

Chacun est perdu en soi
le poisson est humain
le chien aussi
et ça n'arrange pas
les choses.

ici les visages servent
à dérouter, à égarer,
plutôt qu'à faire connaître
et ça me rend inquiet.

je suis cette inquiétude,
dirait Krishnamurti

mercredi 9 mars 2011

Ça sent l'ozone, vous ne trouvez pas?

Il décampe, le poing fermé:
une colère blanche le pousse
dans le dos. Il fonce tout droit
aveuglé par l'émotion.

Il ne voit pas ce trou
de lumière, au-dessus
de sa tête.

S'il y grimpait, c'est un tunnel
pour s'évader qu'il trouverait,
un trou d'espace qui débouche
plein ciel.

Ça sent l'ozone, vous ne
trouvez pas?  Oui, c'est bien
l'odeur de l'ozone, je la
reconnais: elle arrive chaque
fois après l'orage électrique.

Il manque l'arc-en-ciel,
mais c'est trop tôt.

lundi 7 mars 2011

Quand la discussion pogne

Peut-être qu'ils ont un verre
dans le nez: le ton monte
et on ne s'entend plus.
Une nouvelle fait le tour:

As-tu vu qui vient d'arriver
au Paradis pour nous bosser?
un singe qui se pavane
et nous traite d'animaux
parce qu'on est tout-nus?

C'est clair qu'il est complexé
c'est un singe pas de queue
qui voudrait qu'on s'habille
si on veut être baptisés

Le terrain est à lui, qu'il dit,
faudra lui payer un loyer,
lui pondre des oeufs, ou bien
ficher le camp loin d'ici...

dimanche 6 mars 2011

On entend passer un ange

La calotte crânienne lui a décollé.
Il sent un grand vide, quelque part,
comme un silence de l'univers,
et se demande d'où lui vient
cette paix incommode et aérienne.

Un poisson-volant passe par là.
Il vient, attiré par une profondeur
qui a l'odeur des grands fonds,
puis, dégoûté, il  s'en va ailleurs,
vous en feriez autant.

Une idée surgit et s'impose
dans la tête évidée:
"faut que je retrouve
ma ligne à pèche, j'ai un goût
de truite des ruisseaux,
je la ferai frire dans le beurre".

samedi 5 mars 2011

la rumeur s'étend comme du beurre

La neige, la pluie.  Un pas dans l'hiver, l'autre
dans le printemps. Ici on prend la température
comme si on avait la fièvre.

Les petits sont venus chercher Charlot, pour
le faire jouer dans la neige.  Le chanceux.
Pas besoin de prendre sa température pour
voir qu'il a une vraie fièvre de plaisir.

Charles-Élie a choisi de jouer avec le chat
Tornade, puis a trouvé Waterman. Charles-
Elie lui a donné sa juste part de caresses,
puis il est retourné rejoindre les autres enfants
dehors. Tout le monde joue dans la neige,
avec Charlot, qui est aux anges.

Si on prend la température des anges, on
voit qu'ils sont tout près de l'évaporation.
Quand on ne les voit pas, on sent leur
présence humide dans l'air.

vendredi 4 mars 2011

cimetière à feux-follets

il y a du plaisir dans la peur:  les enfants jouent
à avoir peur, à faire peur, à en avoir la surprise.
Il y a du plaisir à sortir de la peur, à se rendre
compte qu'on rêvait seulement, que c'était un
cauchemar, pas plus.  Ou bien, de voir qu'on a
passé à côté du drame, que ce n'était pas notre
tour, qu'on a été frôlé seulement, frissons inclus.

Alexandre, mon grand-père maternel, était
entrepreneur de pompes funèbres. C'est tout un
programme dans la vie (la sienne) et dans la
mort (celle des autres).  La petite Gabrielle,
ma mère, quand elle avait l'âge de jouer à la
cachette avec ses amies, elle se faufilait parmi
les cercueils entassés, empilés, stockés dans le
grand hangar à deux étages, derrière la maison.
Elle avait une longueur d'avance sur les autres:
elle n'avait pas peur des cercueils, c'était des
meubles quotidiens.

jeudi 3 mars 2011

À l'ancre

Suis allé, comme chaque jeudi, visiter la librairie
À l'ancre des mots, rue Maguire. Il faut entrer dans
ce repaire des livres en acceptant de quitter tous
ses repaires. Cette boutique est une oeuvre d'art
vivante, organique, comme une jungle autonome.
Elle échappe à son artiste, à son créateur. C'est un
privilège de connaître cette caverne, Ali Baba y
est sympathique, un bon génie. On entre dans
cette librairie comme dans un poème surréaliste.
Il faut mettre de côté tout préjugé, s'ouvrir à
l'inattendu, ne pas chercher ce qu'on trouve
ailleurs, goûter exactement ce qui est là,  comme
un spéléologue dans une grotte aux stalactites
et stalagmites vivants.

mercredi 2 mars 2011

la broue dans le toupet

On ne sait pas si le type se sauve tout en regardant derrière,
on voit qu'il n'est pas seul dans la vie, avec l'oiseau sur son
bras, et le chien sur une piste fraîche.

Hier je n'ai pas eu de temps pour ajouter une page sur le
blog.  J'aurais pu, en le faisant passé minuit, mais j'ai
préféré grimper dormir.  Le danger, bien réel, c'est de
sauter un jour, puis un autre jour. Sauter une nuit, c'est
un choix qu'on regrette, vu les lendemains.

Cet avant-midi, c'était la bourrasque de neige.  Alors j'ai
nettoyé les toits, et gratté l'entrée... j'aurai droit à une
autre médaille du mérite diocésain, ils en ont encore une
caisse, de médailles, à distribuer, elles ternissent à force
d'attendre des méritants comme moi. Vous pouvez faire
application, je vous le dis, ils adorent en donner, c'est une
sorte de marketing.  Vérifiez quand même, n'acceptez
qu'une médaille à deux faces.  Parfois on se fait avoir.