vendredi 30 décembre 2011

Faut-il pardonner? 5.

Je continue à réfléchir sur mon héritage culturel, celui du Québec religieux d'il y a deux générations.  Pour valider mes propos, je consulte un gros album: le catéchisme en images.  Tourner les pages de ce catéchisme donne le frisson. Rien d'aussi désolant que ce catéchisme qui guidait l'enseignement quotidien dans les classes du primaire. Rien qui contredise autant l'évangile. Évidemment je vais caricaturer, exagérer dans ces réflexions, mais pourquoi pas. Un excès en attire un autre!

J'ai l'impression que ce catéchisme est un bon exemple pour comprendre ce qui s'est passé.

Du temps de Jésus, il y avait aussi un catéchisme:  un code tout plein de rituels à suivre, d'observances méticuleuses. Toute une organisation religieuse s'occupait de gérer les sacrifices au Temple de Jérusalem et le respect de toutes ces lois.

Quand on lit les évangiles, on voit nettement le conflit entre Jésus et tout le pouvoir religieux: Jésus ramenait la religion à toute autre chose que ces rituels et observances. "Le Père", disait-il, n'est pas intéressé à autre chose qu'un comportement de compassion, de non-jugement entre humains. "Ce que vous faites au plus petit "de la famille", c'est à moi que vous le faites". Le reste de l'encens, ça lui puait au nez, disait-il.

Après la mort de Jésus, il s'est bâti un autre catéchisme, tout aussi chargé de lois, de dogmes à croire, pour remplacer le catéchisme précédent. Les théologiens ne pouvaient pas vivre avec cette conversion du coeur à la compassion, il leur fallait se triturer les méninges pour aboutir à un foisonnement d'articles de foi votés dans de graves conciles, qui excommuniaient ceux qui ne se ralliaient pas à leurs subtilités. Il ne faut pas oublier que l'Eglise brûlait les hérétiques.

Il y a un double message, une contradiction. Comme si le cerveau humain ne pouvait pas tolérer la simplicité d'une musique, d'un geste qui parle. La théologie chrétienne a choisi les arguties des procès plutôt que le silence du pardon.


1 commentaire:

Michel à Isabelle a dit…

...Pour la dernière journée de 2011, au Québec, préparons nous surtout à tendre l'autre joue...pour une tournée de "becs du jour de l'an"...
une façon comme une autre de "tourner la page" du pardon!