dimanche 31 juillet 2011

spécial Tonneau

La preuve de l'existence des tonneaux
en Grèce, c'est le retsina, ce vin jaune
qu'on nous sert dans les petites tavernes
et qui goûte cette résine des tonneaux
où on l'entrepose. Mais Diogène n'a pas
humé, à longueur de nuit, les vapeurs
du vin retsina dans un tonneau qui lui
aurait servi de motel. Les tonneaux
n'existaient pas à son époque.
On avait mieux:  d'immenses vases
en terre cuite.

On raconte qu'un ami avait promis à
Diogène de lui prêter une modeste
demeure pour l'hiver qui approchait.
Arrivent les nuits froides alors que
l'ami tarde à tenir sa promesse.
Diogène n'a jamais aimé dépendre
des autres pour survivre: il s'est
déniché un de ces vases, pour l'habiter.
À condition de l'isoler avec des
couvertures de laine, une peau de
fourrure ou de la paille, il pouvait
très bien conserver la chaleur et
protéger des intempéries.

Quel nom lui donner? Je pense qu'on parle du tonneau de Diogène, à défaut de savoir nommer ces immenses réceptacles en terre cuite. Quand on invente un nouvel objet, on invente aussi le mot qui le nomme. Si l'objet nous arrive de l'étranger, on l'adopte avec le nom qu'il a déjà. Mais si l'objet tombe en désuétude, si on ne le trouve plus qu'au marché aux puces, il y a des chances que son nom aussi va être retiré des dictionnaires usuels. Seuls les experts du scrabble vont le connaître. Il nous reste un tonneau inexistant pour y faire dormir Diogène, qui nous tourne le dos.

1 commentaire:

Michel à Isabelle a dit…

Pourquoi pas une "outre"?
de là viendraient l'expression "outrage" qualifiant certains propos incendiaires du dit Dio!