dimanche 17 juillet 2011

Le Vieil Homme et la Mer

Santiago n'attrapait rien. Cela durait
depuis 84 jours. La malchance collait
à sa barque de pêche. Ce soir j'ai pensé
à ce vieil homme qui m'a tellement
impressionné.

Écrire, c'est quitter la plage, ramer vers
le large, et jeter sa ligne à l'eau.  La main
guette s'il y aura la vibration nerveuse,
cette petite secousse qui tend la ligne,
quand un poisson vient mordre l'appât.

Il y a cette attente, quand on écrit. On
guette comme si on était un prédateur.
On est à l'affût. Il faut du silence autour.
On s'immobilise.

Le roman d'Hemingway saisit à la gorge.
Cette fameuse victoire de Santiago sur
le fabuleux espadon, dans un combat qui
s'éternise. Puis la tragédie, quand le vieux
met la voile pour rentrer, avec sa prise en
remorque: l'arrivée de la bande des
requins.

C'était à Cuba, 50 ans après l'exploit
manqué du héros du Merrimac, près de
Santiago.

1 commentaire:

Michel à Isabelle a dit…

Un homme à la mer...
En temps de guerre, quand un marin tombe d'un navire, on n'arrête même pas les moteurs. De toutes façons, c'est peine perdue pour le retrouver. L'erre du bâtiment, la température de l'eau, les courants puissants, le choc hypothermique...une veuve de plus ou de moins...
L'humain occupe tout l'espace disponible sur sa planète; les plus hautes montagnes, les îles perdues,les plaines arides, jusqu'en bordure de tous les océans... Les forets reculent devant sa marche inexorable.
Un homme prend la mer, la mer prend un homme...un match nul du point de vue du réalisateur.