mercredi 27 juillet 2011

Fanal et tonneau

C'est de la perte de temps,
disait Diogène
aux citoyens qui allaient
entendre Platon.
Faut croire que
les théories
sur le monde idéal
mettait notre Diogène
en rogne.
À ses disciples,
Platon avait présenté
une définition
de l'homme:
c'est un bipède
qui n'a pas
de plumes
ni de sabots.
C'était offrir à Diogène
une occasion en or
pour se moquer
du grand maître.
Le lendemain,
Diogène plume un coq
et lui enlève les ergots,
puis le lance vivant
parmi les auditeurs: Voici l'homme de Platon! dit-il, et tout le monde a bien ri.

Ce Platon, la tête lui flottait dans les nuages, il lévitait. Pour lui, ce qu'on voyait c'était de pauvres images de ce qui existe ailleurs sous une forme parfaite, abstraite et réelle. Nos tables et nos chaises, elles nous disent que les idées d'une table parfaite et d'une chaise parfaite existent quelque part. Dans cet autre monde des idées, existent le chat idéal, le chien et l'homme parfaits.

En plein marché public, sous un soleil de plomb, est arrivé Diogène, brandissant son fanal allumé.  Il savait bien ce qu'il faisait, ce Diogène.  La question attendue est venue: qu'est-ce que tu cherches, Diogène?  Moi? Mais je cherche cet homme parfait dont parle Platon! Vous l'avez vu quelque part?

C'était comme se moquer de Don Quichotte, avec le gros bon sens. Une farce sublime, digne de Molière. L'image nous est parvenue, elle a tenu le coup pendant ces 23 siècles...

Et le tonneau, lui?  C'est une autre histoire, pour une autre fois!

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