samedi 9 juillet 2011

qui va piano

Je n'ai pas rabattu le couvert sur les
touches du piano: cela m'a surpris.
Il y a des gestes qu'on fait, qui nous
disent ce qui se passe en nous. Des
gestes spontanés, qui nous prennent
par surprise. Ils nous échappent. Les
jours précédents, je refermais le
piano après en avoir joué un peu.

C'est comme cette première fois où
vous laissez votre brosse à dents
chez cette amie: vous prenez racine.
Mon piano et moi, on s'adopte, on
dirait. Ça n'était pas prévu.

Il faut dire qu'il vient de se refaire
une beauté. Hier, le meilleur
accordeur de piano, Thomas
Boissinot, est venu redonner à
chaque note sa beauté de vibration.
Aujourd'hui, mon amie Isabelle
avait apporté ses cahiers de musique:
elle a joué les compositions de
Maria-Magdaléna, la deuxième
épouse de Jean-Sébastien Bach.
Je goûtais une redécouverte importante. Il va me falloir réentendre Glen Gould, comme on retourne voir les toiles de Van Gogh à Amsterdam. Thomas Boissinot m'a recommandé aussi Angela Hewitt: il en parlait avec gourmandise, comme s'il avait laissé sa brosse à dents chez Angela. Il m'a convaincu.

1 commentaire:

Michel à Isabelle a dit…

Une maison sans musique est comme un lit sans oreiller...un lit sans oreiller est comme une jeune fille triste...une jeune fille triste est comme un piano abandonné...
un piano ressuscité est comme un ami retrouvé qu'on avait trop longtemps négligé...
et en avant la musique!
P.S. la musique est comme l'amour; plus on en donne plus on en reçoit!