vendredi 8 juillet 2011

Ça pue

On allait quitter la plage, Charlot et moi.
Il avait encore de l'énergie à dépenser:
je l'ai vu qui se précipitait sur des bois de
grève, apportés par la dernière marée.
Comme il est en train de muer, ça ne m'a
pas surpris de le voir se rouler sur tous ces
débris. Il avait l'air d'en raffoler.

Charlot n'arrêtait pas de se trémousser
le dos sur ce tas de branches. C'était
l'heure de revenir à la maison, je l'ai
appelé, mais sans résultat. Vous le
constatez, je suis un éducateur négligent.
Je suis donc allé le chercher, pour le
ramener avec la laisse. Ouf!  Quelle
puanteur!

Charlot s'était roulé sur la carcasse
d'une grosse carpe en décomposition.
Le cadavre s'était camouflé en vieille
planche patinée par le temps.

C'est l'heure du shampoing obligé.
J'y vais, personne n'ira à ma place
donner ce savonnage au beau
Charlot. Il n'a aucune idée du niveau de déchéance qu'il vient d'atteindre. Je ne lui ferai pas la morale.

1 commentaire:

Miche à Isabelle a dit…

Jeune et fou, le Charlot...et beau comme un prince aussi!
Ça me rappelle...il y a un mois ou deux, lors d'une promenade dominicale sur les plaines d'Abraham, un jeune couple de Français qui se pâme et s'extasie sur la beauté du lieu, oubliant un court instant de surveiller leur bambin de deux ans, tout de blanc vêtu, très très chic, à deux pas d'un énorme trou d'eau printanier, vaseux en apparence...
vaseux en effet, comme le sourire jauni des deux parents, tenant leur petit à bout de bras en attendant qu'il s'égoutte un peu!
C'est beau la vie, mais faut se mouiller pour l'apprécier!