dimanche 2 octobre 2011

Interlude de fin de semaine. Les instincts

L'auteur:  Je vais dire une grossièreté:  Quand Freud nous explique qu'il a plongé dans le travail, par-dessus les oreilles, poussé par l'instinct de mort, hé bien, il n'explique rien du tout. Si quelqu'un nous dit que le sucre, c'est du sucre parce que c'est sucré, on sait que c'est de la tautologie.  S'il nous dit qu'il cherche à mourir, poussé par l'instinct de mort, c'est la même tautologie, la même nudité de pensée. Le roi est tout nu.

J'ai faim. Une sensation, un creux dans l'estomac. Le cerveau le met en mots: j'ai faim. Pourquoi on a faim? Certainement pas à cause de l'instinct de conservation.

Pourquoi le désir nous rend fou, quand on est adolescent, et même un peu plus tard?  Certainement pas à cause de l'instinct de reproduction.

Quand on est poussé par ce besoin de faire l'amour, ou de dormir, ou de manger, ou de mordre, ou d'abandonner, on a beau utiliser les belles formules qui décrivent les instincts, ça ne dit rien d'un besoin qui se passe de raisonnements et d'explications alambiquées.

Ces formules toutes faites, elles enrageaient Galilée. De son temps, les professeurs d'université enseignaient Aristote:  Pourquoi la glace flotte sur l'eau? Réponse d'Aristote, répétée par saint Thomas d'Aquin: parce que c'est sa nature de flotter. Archimède avait trouvé mieux.

J'ai cette impression que notre esprit est truffé d'explications qui n'en sont pas. De belles formules vides.


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