samedi 22 octobre 2011

allocution Steve Jobs -suite 6

Steve Jobs en arrive à la troisième expérience qu'il veut partager à ses jeunes amis, les diplômés de Stanford, 2005. Les deux premières expériences racontées étaient inhabituelles: celle d'avoir choisi d'abandonner les études universitaires, puis celle d'avoir été jeté dehors de sa propre compagnie.  Si les jeunes gradués s'attendaient à de flatteuses félicitations, ils reçoivent autre chose: ils ne se font pas materner, quand Steve Jobs leur livre un message.  Quelle est cette troisième expérience?

C'est celle de sa mort. Ici, on retrouve notre ami Socrate, dans les derniers jours de sa vie, dans sa prison d'Athènes. La mort de Steve Jobs, qui lui a été annoncée. Il se l'annonçait à lui-même depuis 37 ans.

" Avoir en tête que je peux mourir bientôt, c'est ce que j'ai découvert de plus efficace pour m'aider à prendre des décisions importantes"...  On est loin des recettes faciles de la pensée positive.

U Tube nous montre les images filmées pendant cette allocution aux jeunes diplômés. On voit une toute jeune fille qui vérifie si son curieux chapeau (je n'en sais pas le nom) est toujours bien de niveau sur sa tête. Justement Steve Jobs parle du miroir. Chaque matin il s'est regardé dans le miroir, mais pas pour ajuster sa cravate. Il se regarde comme on regarde l'ami gravement malade, sachant que ça peut très bien être la dernière rencontre. Il a été cet ami à qui on a annoncé un cancer incurable.

" Presque tout s'efface"  devant cette mort regardée. Ce qu'on souhaitait qui nous arrive, "nos vanités et nos fiertés".  Ce qu'on craignait qui nous arrive, "nos peurs de l'échec".  Tout s'efface, " ne laissant que l'essentiel".  " Se souvenir que la mort viendra un jour est la meilleure façon d'éviter le piège qui consiste à croire que l'on a quelque chose à perdre. On est déjà nu" Il décape à l'acide murique, Steve Jobs.

Quand il a accepté de faire cette allocution, il a eu à choisir ce dont il allait parler. Il a privilégié le récit de trois deuils difficiles à avouer. Celui de l'abandon des cours à l'université, tournant le dos à un rêve qui n'était pas le sien mais celui de sa mère biologique. Puis le deuil d'Apple, quand on l'a jeté dehors. Enfin, le deuil inévitable, celui de sa mort certifiée.  Pour faire ce choix de raconter les trois deuils, il lui a fallu suivre une intuition, suivre la voix de son coeur.

Socrate appelait ça "écouter la voix de son daemon intérieur". Pour Socrate, l'intuition n'était pas un truc, une technique: c'était de l'ordre du sacré. Écouter cette petite voix, comme si le message lui venait d'un dieu intérieur qui connait la bonne décision à prendre.

Dans cette allocution, Steve Jobs va à l'essentiel. Il a fait le deuil des attentes et des peurs.



1 commentaire:

Isabelle à Michel a dit…

Wow! Quelle leçon! j'aurais aimé être là, entendre la voix de Steve Job, ses nuances, ces inflexions, sentir la force de ce bonhomme! Merci de nous prendre par la main et nous amener sur ces sentiers de pensée. C'est de la bonne nourriture!