samedi 12 novembre 2011

Je n'aurai pas le temps

Ai commencé la lecture du volume d'Hubert Reeves: "Je n'aurai pas le temps".  Un titre dangereux. Dangereux du moins pour moi.

Cette phrase me saisit comme si j'apercevais un piège à ours dans un sentier:  faut pas y mettre la main ni le pied.

Ça ne se compte pas, toutes les choses que je n'aurai pas le temps de faire. Mais c'est une phrase assassine, si je lui donne trop d'espace dans ma vie. La phrase "je n'aurai pas le temps"  devient vite:  "à quoi bon y penser, ça ne vaut pas la peine".  "Vas-y pas, t'as pas le temps".

Évidemment que je n'aurai pas le temps de finir: n'empêche que j'ai le temps de commencer, et c'est bien ce qui me plaît.

Vivre, ce n'est pas terminer les choses, mais les créer, les entreprendre.

Hubert Reeves donne un autre sens à cette phrase.  "Le monde est tellement merveilleux, on n'aura jamais le temps d'en faire tout le tour". C'est une manière de dire l'immensité, la quasi démesure de l'univers.


2 commentaires:

Michel à Isabelle a dit…

...oh que oui....il faut d'abord à tout prix se dépêcher de prendre le temps de prendre son temps...
comme disaient les artisans d'antan:
"la façon la plus rapide de compléter un ouvrage délicat, c'est de prendre son temps pour le faire comme il faut...sinon il faudra tout recommencer depuis le début et là ça prendra encore plus de temps!"
...et puis le temps, c'est intangible et capricieux, il faut parfois le prendre avec des pincettes...

Isabelle à Michel a dit…

Quelle sagesse mon ami!
le temps, on ne l'a jamais, on le prend, on le parcourt, on le respire, on le perd, on le passe, parfois on voudrait le retenir... Comme disait notre ami Héraclite, le temps est un grand fleuve, parfois on rame, parfois on se laisse porter.
L'important c'est l'émerveillement.