lundi 14 novembre 2011

Comme une mouche à feu

C'était autour du 22 juillet dernier: je me demandais quelle suite donner à ce blog. J'étais comme un promeneur dans une gare, je n'avais pas encore choisi de destination. Ma fille Elsa me donnait comme suggestion: "parle de toi".  Je ne sais pas si j'ai suivi cette direction.

Cette journée-là, nous étions quatre à marcher le sentier, dans le bois d'à-côté:  Elsa et son petit Loïc, moi et Charlot (le bouvier-bernois). Le petit Loïc avait inventé un jeu comme il en invente toujours: il avait pris une branche et la trempait dans toutes les flaques d'eau qu'on rencontrait, dans un rituel extraordinaire. Il utilisait une formule magique à réciter quand on trempe le bâton dans l'eau, en sachant que ça lui donnait davantage de force. Il devenait de plus en plus fort, à chaque incantation magique.  Loïc avait besoin d'un surplus de force, pour être vainqueur dans ces combats avec son ami Antoine.

Je crois que ce bâton magique était aussi une branche de sourcier. Dès le lendemain de cet épisode, j'ai parlé de Diogène, de son bâton de marche. Un bâton célèbre, dont parle l'épitaphe rédigée sur le monument de Diogène, à Corinthe.

Là, à Corinthe, les jours suivants, est arrivé Alexandre le Grand. Je dis "les jours suivants", en parlant de mon blog. Alexandre le Grand, c'était du vivant de Diogène qu'il était allé à Corinthe. Vous comprenez ce qui m'arrive: j'écris à rebours, je marche de reculons.

Depuis, la magie de cette branche de sourcier continue à faire sourdre une source inattendue, qui vient de loin et se moque des chronologies. Ce bâton de Loïc, il m'a fait pénétrer dans une grotte quasi préhistorique, et je n'en sors plus. Une errance semblable aux zigzags des mouches à feu. L'errance des mercenaires de Xénophon.


1 commentaire:

Michel à Isabelle a dit…

...Lumineux!