dimanche 1 mai 2011

Ça prend pas la tête à Papineau

Robert Germain était dans ma
classe, au primaire, chez les
frères de l'instruction
chrétienne.
Le père de Robert, monsieur
Germain, était tailleur.
Quand je suis entré au
collège, il fallait un uniforme
taillé sur mesures:
le blazer en serge bleue,
et le pantalon gris.
Monsieur Germain m'a fait
grimper sur la table,
pour prendre mes mesures.
Il y avait plein de gros rouleaux
d'étoffe dans sa maison. Une
petite maison à droite dans la
côte,  rue St-Georges.

Les uniformes ont disparu,
les ateliers de tailleur aussi.
En fait, presque tous
les métiers ont disparu,
sans faire de bruit.

Les petits ateliers fermaient quand une usine bien outillée venait occuper le territoire.  Puis les usines dont la machinerie se démodait ont fermé à leur tour. Ensuite, les usines bien outillées ont migré vers la Chine.

J'ai vu ainsi partir toutes les tanneries.  Elles ont suivi le même chemin d'évolution... Au début, chaque petit village avait sa tannerie, et l'habitant y apportait la peau de sa vache abattue, puis il suspendait dans le hangar la peau de cuir, pour y tailler les courroies, les souliers. Les tanneries artisanales ont laissé la place aux grosses tanneries très sophistiquées... qui ont quitté pour l'Asie.

On peut sans doute en dire autant pour le bois, pour la laine, pour la vitre,  pour nos meubles, nos outils, et le reste: même les monuments mortuaires!  Alouette, je t'y plumerai.

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