mardi 31 mai 2011

Jeanne d'Arc runs again

Rien de plus gentil qu'une association
catholique comme les Lacordaire ou
les Jeanne d'Arc: du bien bon monde.
Ma mère en faisait partie. Mon père
était un mécréant, il n'avait pas été
recruté. Pas de blâme.
Dans ces associations paroissiales,
on s'engageait simplement à ne pas
laisser entrer une goutte d'alcool dans
sa maison. Sauf l"alcool à friction,
je suppose.
Sur semaine, mon père ne touchait
pas à l'alcool. En fin de semaine, il
descendait à la cave, et remontait les
marches avec une physionomie
différente. Pas de blâme.
Gabrielle avait le sens du devoir: elle
dénichait le gros gin caché dans la
cave, ou bien la cruche de vin
St-Georges:  elle les vidait
religieusement dans le lavabo de la
cuisine. Pas de blâme.
Moïse a bien brisé les tables de la
Loi, dans sa colère contre les fêtards.
Il les a aussi fait mettre à mort,  car il
faut donner des exemples en éducation.  Bref, chez les Jeanne d'Arc, on n'avait pas peur de mettre le feu aux poudres. Alors Charles marchait et marchait, dans le corridor de la maison, ne sachant pas ce qu'il allait faire de toute sa colère.  J'avais quatre ans et je craignais un meurtre. Jeanne d'Arc priait.  Pas de blâme.

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