mardi 24 mai 2011

Leçon numéro un

Je ne veux pas vous faire la leçon.
Si je tombe dans ce travers, vite,
poussez-moi du coude, pour que
je m'en aperçoive avant d'être trop
ridicule.

Je pensais à tous ces discours sur
la perte de la qualité de l'eau, du sol
et celle de l'air.  Les forums
internationaux tentent de limiter la
surcharge d'émissions de gaz
carbonique, l'empoisonnement des
fleuves par les décharges de produits
toxiques, la sur-pêche des espèces
menacées de disparition.   Les
expéditions scientifiques mesurent
la vitesse de fonte des glaciers, la
diminution de la couche d'ozone, la
hausse du niveau des océans.

Nous avons peur de perdre, c'est
évident. Pour bien sentir cette peur,
pour lui donner plus de force
ou pour réveiller la conscience du
public, nous ajoutons que nous ne
voulons pas laisser un héritage pourri
à nos enfants.

Le soleil se couche tard à cette période-ci de l'année,  j'ai vu que j'avais le temps, avant la noirceur, d'aller marcher tout le sentier, jusqu'au ponceau qui enjambe le petit ruisseau.  Charlot était d'accord.  Tous les deux, on y est allé d'un bon pas, chacun à sa manière:  Charlot s'arrêtait à tout bout de champ pour flairer toutes sortes de senteurs qui ne m'intéressent pas, puis il courrait me rattraper.

Arrivé au ruisseau, Charlot s'est précipité dedans pour y boire à grandes lampées sonores.  Il s'est même accroupi dedans, comme si c'était l'heure de prendre son bain avant qu'on lui lise l'histoire du chat botté et du marquis de Carabas.  J'écoutais cette musique des petites cascades. Je regardais la gentillesse des racines du bouleau qui habite à trois pouces du ruisseau. C'était très bon à respirer. Charlot est venu s'asseoir très droit, le dos contre moi, sur mes pieds.

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