vendredi 13 mai 2011

le décodage des pensées

Je rentre d'une longue marche avec
mon bouvier bernois. Charlot est un
silencieux digne des moines de la
Trappe d'Oka. Silencieux? C'est ce
que pensent ceux qui ne savent pas
l'entendre.

Quand il veut me partager ce qui
lui trotte dans la tête, Charlot a une
stratégie bien à lui:  il s'immobilise,
s'assoit sur son derrière et me regarde.
J'ai alors le choix: je peux prétendre
que c'est un caprice de sa part pour
se donner une pause.  Je peux aussi
lui donner le crédit d'un message
qu'il me communique:  à moi de le
décoder.

Par contagion, évidemment, je suis
devenu aussi silencieux que
Charlot. Mais ma situation empire:
Je me perds dans mes rêveries.
Mon bouvier, j'en suis certain, peut
suivre à la trace chacune de mes
rêveries:  ces bouviers ont tous les
talents, ils servent bien à guider les
aveugles.

Il va donc, un de ces jours prochains, me faire retrouver le fil de mes pensées, le fil d'Ariane, quand je m'égare. Puis, il m'emmènera sur le sentier tout comme je lui fais prendre sa marche maintenant.  Je saurai faire comme lui: m'arrêter net, m'asseoir par terre et attendre qu'il lise dans ma tête ce que je rumine.

2 commentaires:

Laurence Détraz a dit…

Belle histoire Hubert. Poésie et un brin de mélancolie (?)... Il me semble vous voir les deux : Toi, Charlot, assis face à face, en "silence" mais en communion. Joli. À bientôt un face à face entre nous deux ? Pas silencieux toutefois ! LouLou

Louise I Am a dit…

Désolée Hubert, Laurence a laissé sa connection "James et Cheche" et mon commentaire précédent a été publié sous cette identité !!!