jeudi 19 mai 2011

Dans la nuit des temps, il fait jour

J'avais une forte fièvre, cette nuit-là,
une fièvre capable de délire. J'ai fait
ce rêve.

Une route de terre, devant moi.
Au bout de cette route, arrive un
groupe: je sais que ce sont des
Egyptiens d'autrefois.

Leur groupe s'avance en ordre
comme un carré d'armée. Ce ne
sont pas des soldats, mais des
familles: des hommes et des
femmes avec des enfants et des
vieux.

Il n'y a pas de tambour pour
rythmer leurs pas, et pourtant
ils marchent tous du même pas.
Leur marche est totalement
silencieuse.

C'est bouleversant:  ils sont une
seule personne malgré leur nombre.
Il n'y a pas cinquante pensées, mais une seule et même pensée se formule dans les mêmes mots, en même temps, dans ces cinquante personnes silencieuses.  C'est comme s'il n'y avait qu'une seule respiration.  Jamais je n'ai rencontré une telle puissance,  une telle cohésion.

Déjà ils s'éloignaient sur la route... déjà ils n'étaient plus là.

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