dimanche 18 mai 2014

Sketchbook page 8


" Un visage:  quelqu'un.  Une foule:  personne. Dans une foule, on cherche un visage."

Est-ce bien vrai? (Il faut se méfier des belles phrases:  leur contraire est souvent vrai aussi...)  

Il y a toutes sortes de foules:  celles des centres d'achat, où tout le monde croise tout le monde à plein corridor... Celles des salles d'attente, souvent bondées, où on cherche un coin pour s'asseoir en attendant qu'un haut-parleur appelle notre numéro ou notre nom...Celles des salles de spectacle, avec ou sans siège réservé... 

Il faudrait des noms différents pour nommer les foules qui prennent un visage dans lequel on se moule, et celles qui ressemblent à des gares de triage.  

Quand une foule devient un rire, un cri, une ferveur... Quelle détente ! Ou bien, quand cette foule devient un silence, une respiration, une attente, un désir. Ça devient une sorte de miracle quand la foule devient une personne que la vague soulève.  Ça peut être un miracle ou une catastrophe. 

Devant l'écran de l'ordinateur je suis seul. Les mots écrits sont des aliments qui donnent de la force, ou bien qui empoisonnent. Selon qu'ils tendent la main ou qu'ils tournent le dos. Il y a les foules invisibles, toujours. 


1 commentaire:

Michel a dit…

Voilà matière à réflexion...l'homme grégaire réfute l'homme solitaire qui le constitue, lui et son contraire...tout seul ensemble!
C'est de la bonne nourriture pour un régime sans gras trans!