mercredi 14 mai 2014

Sketchbook page 7


... Je traduis et je commente cette page, ces lignes écrites dans le dessin. Sans aucun doute, vous pourriez aussi commenter sur votre propre émotion, lorsque vous regardez un visage "qui vous parle".

Cela se vérifie lorsque cette personne dont vous regardez le visage garde silence.   Pas de paroles à entendre, à examiner, à juger, à retenir ou à rejeter. Seulement ce visage. 

Il y a cette émotion devant certaines photographies "noir et blanc". L'image est dépouillée de ce qui distrait de l'essentiel. L'émotion est épurée. 

Hier midi, j'étais assis dans un corridor "salle d'attente". Pour occuper ce temps, j'écrivais dans un calepin, pour préparer un épisode de "Trous noirs". Soudain j'ai levé les yeux. Quelqu'un me regardait. Un vieil homme qui tenait une canne. J'ai replongé dans mon travail d'écriture, mais j'étais dérangé, d'une façon. 

Puis quelqu'un s'est enfargé dans mes jambes (mais sans tomber). C'était une dame qui travaillait dans cette clinique, elle était pressée par son travail... Elle s'est excusée, et je me suis excusé aussi: j'avais étendu les jambes comme si j'étais chez-moi... (ce corridor était très large, l'équivalent d'une petite salle). J'ai regardé de nouveau ce vieil homme qui m'avait regardé:  il avait un grand sourire... Par signes, on a échangé quelque chose de comique, sur ce qui venait de se produire (cette dame qui s'était enfargé dans mes jambes).   Puis mon nom a été annoncé: mon tour de rendez-vous était arrivé. J'ai ramassé mes affaires (le manteau, la casquette, le sac avec le calepin)... J'ai fait le détour pour aller voir cet homme qui était devenu un proche, je lui ai donné la main. Comme si on se reconnaissait, sans rien pour l'expliquer. Il était content, moi-aussi.  Au sortir du rendez-vous, je suis retourné dans ce corridor, pour le saluer de nouveau.

En écrivant ce paragraphe, je me souviens d'un épisode du film "Les ailes du désir".  Deux "anciens anges" se reconnaissent... Ils ont perdu leurs ailes, pour vivre une vie humaine. La rencontre de deux émigrés. 

Ça doit venir de là, l'émotion devant un visage:  on se retrouve. On s'identifie à l'autre. Pas besoin de traduction, d'intermédiaire... c'est immédiat.  

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