Mon père me chantait une chanson en
iroquois. Il tenait ça de son enfance,
quand il vivait chez la grand-mère
Poirier, à Belle-Rivière. Je ne sais pas
si c'est le grand-père Taboum qui la
lui avait apprise.
Tout était flou dans la place que tenait
Taboum dans l'histoire de la famille.
J'ai un daguerréotype où ce vieux
monsieur a les pommettes bien saillantes.
Mon père n'en savait trop rien, ou
bien avait appris à désapprendre.
Idou managat, Charles avait un grand
plaisir à me chanter cette ritournelle et
son drôle de refrain: kawin chichin,
chawinabè.
J'ai appris la chanson iroquoise comme
on retient une formule magique, mais
sans jamais savoir à quel moment je
pourrais l'utiliser. C'est tout comme si
on m'avait donné une vieille clé sans
me dire quelle coffre précieux elle peut
ouvrir.
1 commentaire:
J'adore celui ci...je le relis souvent, comme un poème qui disparaît quand on arrête d'y penser...
J'aimerais bien l'entendre au complet...kawin chichin, chawinabè...
je tiens mon scalp à deux mains!
Michel à Isabelle
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