lundi 6 juin 2011

Hommage au Pissenlit

Les cultivateurs n'aiment pas les pissenlits.
Ils n'aiment pas les marguerites non plus.
La raison est lourde: les vaches n'en mangent
pas.
On trouve des marguerites hybrides chez
les fleuristes. On ne trouve pas de pissenlits
hybrides. C'est évident qu'il y a un parti-pris.
Alors il est grand temps de réparer un peu
l'injustice.
Il y a douze raisons d'aimer les pissenlits, mais
pourquoi faudrait-il justifier l'amour qu'on a?
Je les aime.
Les marguerites sont au féminin, alors
faisons la même faveur aux belles
pissenlits. Ou bien mettons les marguerites
au masculin, sur un pied d'égalité.
Ciel purgatoire enfer, J'me marie,
j'me marie pas, j'fais une soeur. Voilà:
les marguerites disaient l'avenir, quitte à
se dévêtir, pétale après pétale.
Les pissenlits nous fournissaient en
bracelets, en colliers, en bagues.  Et tous
ces parachutes qu'on soufflait sans savoir
que Larousse en ferait sa couverture de
dictionnaire...
Ce soir j'ai vu ces belles fleurs de pissenlits au bord de la rue: je les ai caressées, elles étaient très douces, et pas maussades pour un sou. Je comprends que les abeilles en raffolent.  Un peu plus loin, toujours sur le bord de la rue, j'ai cueilli des tiges de muguet:  toute la cuisine ce soir en est parfumée!

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