dimanche 12 juin 2011

Emmuré par choix

Il y a bien des façons de vivre ou
de ne pas vivre ce voyage qu'est
notre durée de vie. C'est toujours
fascinant de lire un vrai récit de
vie, une autobiographie honnête.

Quelque part en Asie, c'est arrivé
et quelqu'un l'a raconté, il existe
l'équivalent de nos monastères:
un jeune homme  choisit de vivre
à l'écart du village. On lui construit
une maison d'une seule pièce.
Cette sorte de cellule monastique
a une porte et une fenêtre.

La porte s'ouvre quand le jeune
moine y entre. Ensuite cette porte
est murée. La fenêtre est faite de
deux panneaux: si l'un est ouvert,
l'autre est fermé. Ainsi les gens
apportent la nourriture au moine
sans jamais le voir ou l'entendre.

Les années passent. Un jour vient
où on voit que le moine n'a pas pris l'eau et la nourriture  déposés derrière le panneau coulissant:  on comprend que l'ermite est mort.

J'ai souvent pensé aux hallucinations que doit vivre cet homme emmuré pour la vie. Sa cellule se peuple de tous les personnages de son imagination. J'imagine que les taches et les fissures, sur les murs, deviennent des animaux fantastiques qui rampent ou qui voltigent. Ce monde virtuel n'est pas silencieux, il fait un vacarme assourdissant. Ce moine rêve qu'on va lui construire une autre cellule, où il pourra enfin connaître la paix du silence.

De cette vie, rien ne sera connu: le moine n'en laisse pas de récit. C'est tout comme s'il était parti en voyage solitaire sur une fusée perdue dans l'espace.

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