jeudi 19 avril 2012

Intermède: l'attente

Aujourd'hui j'ai fait six dessins. Je dessinais quand j'attendais.

Dans l'avant-midi, j'avais quinze minutes d'avance avant ma rencontre chez Marcel. Le temps d'un dessin.  L'après-midi, j'ai fait la navette entre une clinique d'ophtalmologie et l'urgence de l'Hôpital St-Sacrement. Beaucoup de route en automobile. Quinze minutes dans la salle d'attente à l'urgence (j'aurai finalement un rendez-vous dans cinq jours, ce qui n'est pas si mal). Je n'ai pas dessiné. J'ai écrit sur les possibilités de Genèse: Dieu continuera-t-il son périple sur la planète?

Ce soir, assemblée annuelle d'une association d'artistes de l'ile d'Orléans... rapport annuel, budget, bref: tout l'ordre du jour.  Heureusement que je dessinais. Cinq dessins. Celui que je présente ici convient bien: je regardais l'heure, sur une vieille horloge d'autrefois. Les chiffres étaient beaux à regarder. Je regardais l'heure, espérant que ça achève.

Dessiner, c'est comme tricher. C'est comme ne pas y être, tout en y étant. C'est ne plus attendre, d'une façon. C'est en faire autre chose, de ce temps immobilisé. C'est vraiment s'évader de l'ailleurs, pour être ici. Il y a une sorte de protestation polie: vous ne m'avez pas, c'est moi qui vous ai. Je vous dessine: c'est vous qui aurez à vous évader.


1 commentaire:

Michel à Isabelle a dit…

...regarder une horloge pour passer le temps...en mangeant des Tic-Tacs! c'est cocasse!
...pour l'humain, le temps, c'est la chose la plus longue à saisir...

J'ai entendu ceci, l'autre jour, en passant à côté d'une chenille de bambins se tenant tous par la main,se rendant du parc Scott à leur garderie sur la rue Burton:
-"dans combien de dodos ça sera, la fin du monde?"