mercredi 4 avril 2012

Intermède: historia

Héraclite disait que tout ce qui arrive, on le traduit sous forme d'histoire. Les humains, on est comme des araignées qui tissent des toiles. On ne sait rien faire d'autre: toujours on tisse une histoire, sur laquelle on habite. Chacun de nous est sa propre histoire. C'est une toile d'araignée, car on est collé à cette histoire, on la quitte difficilement pour une autre histoire, ce serait comme se quitter soi-même.

C'est pire que ça, à bien y penser. Cette toile d'araignée, on permet difficilement à quelqu'un d'autre de la tisser sur un autre modèle que notre modèle de toile d'araignée. Crois ou meurs. Les faiseurs d'histoires différentes, faut brûler ces histoires et obliger les raconteurs à les ravaler.

On croit davantage aux toiles d'araignée dont on ne voit pas les fils qui les accrochent en haut:  elles nous viennent du ciel. Les araignées ont la nostalgie des grandes hauteurs, celles du septième ciel.

C'est déjà tout un exercice, celui de se rendre compte que nous faisons une histoire avec toute chose qui arrive. Ainsi pensait Héraclite. Une histoire qui se donne un passé et un futur. Pour bien accrocher la toile d'araignée.

2 commentaires:

Michel à Isabelle a dit…

...en plein dans le mille!
c'est tellement vrai...on tisse, on tisse,on fait sa toile chacun pour soi, on se construit un "moi"...
dont on voudrait parfois se défaire...

Isabelle à Michel a dit…

Hé Hubert! C'est ton 365e blog
quand on additionne tous les blogs écrits jusqu'ici!
C'est quelque chose!
J'admire et je savoure celui-ci,
qui me parle particulièrement.
Bravo et merci de ta générosité,
nous sommes bien chanceux
de partager ainsi tes aventures et réflexions!