lundi 18 avril 2011

Le temps perdu à blâmer

C'est une longue rééducation à entreprendre,
celle de ne pas blâmer. L'éducation d'autrefois
y mettait le maximum d'importance, à cette
recherche de ce qu'il y aurait à blâmer. Cela
s'appelait l'examen de conscience.

Un examen où on ne récoltait pas de bonnes
notes. Pour entrer dans l'enclos sombre du
confessionnal, il fallait avoir trouvé de quoi
se reprocher.  Ça n'était pas apprécié si on
disait dans l'oreille du prêtre confesseur,
à travers le grillage sombre, qu'on n'avait
rien à confesser.

Les racines sont très profondes, dans notre
culture, de cette recherche instinctive d'un
coupable.  Et comme on a un peu de santé
mentale, et qu'on sent bien qu'on n'est pas
si coupable que ça, alors on devine que c'est
l'autre qui est coupable.  Car il en faut un,
on le sait depuis l'enfance.

Il y avait cette prière affreuse qu'on nous faisait répéter sous le beau nom d'acte d'humilité... ¨Mon Dieu, apprenez-moi à me mépriser moi-même.¨..  Oui, ce sont exactement les mots qu'on récitait par coeur, en y mettant notre ferveur d'enfant.  Incroyable mais vrai.  On nous donnait le virus du blâme.

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