mardi 26 avril 2011

Ferdinand

Je regardais Charlot, et lui
me regardait.  Charlot c'est mon
bouvier bernois, le silencieux.
J'aurais aimé qu'il m'aide
à trouver un filon à suivre,
comme une mélodie simple,
pour ce blog ci. Et puis
j'ai pensé à Ferdinand.
Mon deuxième grand-père.

Je le connais par quatre photos
seulement. Du temps du cinéma
muet. Ferdinand est mort quand
mon père avait douze ans, c'était
donc il y a longtemps. D'une
façon silencieuse, je le connais,
vu que c'est mon grand-père.

Il accordait les pianos, avec un
don exceptionnel:  il avait
l'oreille absolue. À l'usine qui
fabriquait les pianos Willis, à
Ste-Thérèse, on avait réservé
une petite salle pour Ferdinand:
il mettait la touche finale à la table d'harmonie du piano tout neuf, avant qu'il quitte l'usine.  Oui, je crois que Ferdinand était un silencieux, c'est bien ce que Charlot voulait me dire, dans son beau regard.

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