lundi 14 mai 2012

Panne sèche ou humide

Faut-il continuer ce blog? Je vois bien que je mets les freins, comme si je boudais cette écriture. " Je suis ce frein, pas de blâme".

Mon amie Isabelle s'inquiète pour moi. Elle a raison, car je suis inquiet moi-aussi, de cette tendance à quitter cette communication du blog.

Il y a un peu plus d'un an, Isabelle m'avait fait un cadeau: le volume de Patti Dight : Life is a verb.  Ce geste d'Isabelle m'avait relancé dans le dessin et l'écriture. Je m'étais remis aux exercices d'écriture automatique (les trois pages chaque jour) et au dessin: j'avais rempli toutes les pages d'un bouquin de sudoku avec ces dessins... Vous voyez, on ne sait jamais comment un geste d'amitié nous lance dans une aventure de créativité. Merçi Isabelle.

Ce soir elle me communique de nouveau l'idée d'un exercice qui se trouve dans ce bouquin (Life is a verb). Il s'agit de marcher lentement, avec les mains ouvertes, des mains qui reçoivent. Comme de raison, j'ai suivi le conseil d'Isabelle, et j'ai fait l'exercice.

Mon chien Charlot s'est mis à me lécher les mains. J'ai reçu son affection! Recevoir ce qui est.

Sans doute qu'il est plus difficile de recevoir que de donner. J'envoie des ondes aux gens auxquels je pense: "cette personne existe maintenant quelque part", et cet envoi la rejoint. Ça m'est facile, cet exercice qui me ramène au présent quand l'imagination vagabonde. Mais recevoir?

Se souvenir de ce qu'on a reçu, ou bien espérer recevoir dans un avenir, c'est risquer gros, vu que ça n'existe pas. J'aime mieux recevoir ce qui existe en ce moment précis de tout de suite. C'est le seul point d'appui sur ce merveilleux cadeau d'exister. Merveilleux dans le sens de grandiose.

Le dessin que j'inclus dans ce blog d'aujourd'hui, je l'avais fait dans un caféteria commercial: les Halles sur la rue Cartier à Québec. Tout un espace étonnant, et le va et vient des cabarets... L'heure du midi, les travailleurs du coin. Si on regarde derrière soi, il y a une fleuriste: j'y avais acheté des fleurs après ce dîner rapide. En faisant ce dessin, je n'étais pas encore conscient de ces fleurs derrière moi. C'est seulement en quittant le coin de bouffe que je m'étais approché des fleurs.

Il est plus facile de donner des fleurs que d'en recevoir. Pour les recevoir, il faut s'en approcher, s'arrêter, en avoir la surprise. C'est ça, recevoir des fleurs, du moins celles qui existent ces jours-ci, car c'est le printemps. J'ai vu une trille étonnante, blanche avec lizéré rouge, qui me regardait en pleine face. C'était à la fin de la marche avec Charlot, à l'heure du souper, au bout du sentier.



2 commentaires:

Isabelle à Michel a dit…

Ah! C'est bon de te lire mon ami!
Tu nous as manqué!
Tous les jours, on vient voir ton blog, et c'est comme te faire une petite visite, voir comment tu vas, à quoi tu penses. J'aime cette forme de contact, ce lien, la proximité que ça crée...

Michel à Isabelle a dit…

...souvent tu sens que tu "prêches dans le désert"...tu espères un écho, une présence, même lointaine...tu te mets à nu, personne ne te regarde...même Dieu regarde ailleurs!
tu voudrais donner, personne pour recevoir...tu aimerais même qu'on te bouscule un peu...rien ou presque n'est pire que la solitude...!

C'est bien vrai,la plupart préfèrent donner que recevoir...surtout quand il s'agit de claques sur la tronche!
..."Attends-moé ti-gars, tu vas tomber si chu pas là...le plaisir de l'un, c'est d'voir l'autre se casser l'cou-ou-ou..."(Félix)
Heureusement, comme tu dis, il y a les fleurs, et les Charlots!