lundi 7 mai 2012

Le chinois

Je suis à lire le roman d'Henning Mankell: Le chinois  (the man from Beijing).  Mais c'est autre chose qu'une lecture. Quel mot utiliser? Quel mot vous viendrait à l'esprit pour décrire cette sorte de plongée dans ce monde?  Une sorte de transe où la peur est présente. Pas cette sorte de peur habituelle, celle des suspenses policiers. Autre chose de plus sérieux. La peur quand toute une société est inhumaine. Se peut-il que ce soit nous?  Il est fort, Mankell, pour écrire un tel roman. Je suppose que les grands romanciers du 19 ième siècle, ceux qui décrivaient la misère crasse des familles exploitées par l'industrie naissante, ils avaient le même souffle, la même tourmente.

Cela me ramène à celui que vous aimez avec moi: Vincent Van Gogh. Dans sa dernière lettre envoyée à son frère Théo, il disait l'intensité de son travail:

..." Eh bien, mon travail à moi, j'y risque ma vie, et ma raison y a sombré à moitié..."

Ce Van Gogh, il me fait penser à Marie Curie. Elle-aussi, elle risquait sa vie, en maniant ainsi le radium.

Ces oeuvres, celle de Van Gogh et celle de Marie Curie, elles n'auraient jamais abouti sans cette sorte de détermination. Tous les deux, ils habitaient le silence de leur travail. De véritables explorateurs.

Quand je lis Mankell, je sens qu'il y met le meilleur, comme un grand artiste.



1 commentaire:

Michel à Isabelle a dit…

...bien vrai....et leur vie comme leur oeuvre montent au ciel, comme de l'encens, comme des prières...
Dieu les entendra-t-elles?
Tout ça pourrait bien rallumer sa pipe encore chaude!