lundi 27 janvier 2014

carnet p 26-27


Chacun de nous est une oie en migration. Les oies migrent en groupe, toujours. J'adore les regarder filer au-dessus des toits, entendre leurs cris incessants, au printemps et à l'automne. Je suis persuadé qu'on est comme les oies migrantes. Toujours on a besoin des coups d'ailes de nos amis, synchronisés avec nos coups d'ailes, et de leurs jappements, comme des chiens de traîneaux, dans le même attelage. C'est le sens de ce blog.  Sinon je laisserais ce carnet sur une tablette, au lieu de vous le rendre accessible.

1 commentaire:

Unknown a dit…




Cher Hubert, vous savez que j’aime vos dessins, tout autant sinon plus encore que ceux de Guy Delisle (Chroniques de Jérusalem, Chroniques Birmanes, Le guide du mauvais père, etc.). C’est qu’ils échappent à tout cliché, comme chacune de vos pensées. Aujourd’hui, un oiseau, hier une toile d’araignée, demain le visage d’un enfant. Mais qui toujours nous surprend, nous invite à y regarder de plus près, plus attentivement. Tout ce qui nous échappe et que vous nous invitez à re-considérer. Vous avez déjà remué nos certitudes en nous parlant de Socrate, de Diogène et de Galilée.
Maintenant vous interrogez les commencements et l’avant des commencements, les certitudes toutes relatives, celle que l’on trouve dans tous ces mythes que les humains doivent se forger pour échapper à l’angoisse, que ces mythes soient religieux philosophiques ou scientifiques. L’oiseau qui appartient à un autre monde ('L’oiseau de Montagdorf' que l’on trouve dans “Les frères du soleil” de Hermann Hesse), l’araignée qui s’accroche à sa toile, l’enfant qui volontiers adhère au monde des contes et des légendes.
Samedi soir dernier, je suis allé voir le film “Le Coeur au Nord” présenté dans une toute petite sale à Irlande, non loin de Thetford Mines, en présence de Serge Giguère son réalisateur. “Le Coeur au Nord” porte sur l’oeuvre de Louis-Emond Hamelin, cet historien québécois à qui l’on doit la notion entre autres de ‘nordicité’. En écoutant Hamelin nous raconter tout ce qu’il a vécu en particulier avec les Innus, on découvre la passion peu commune de cet homme et son attachement pour les habitants des “premières nations”, soit ceux qui étaient ici ‘avant’ nous. Constatant dans quelles conditions extrêmes ces ‘premiers habitants’ et leurs descendants ont dû vivre, Hamelin en est venu à distinguer deux sortes de nordicité, la nordicité ‘physique’ et la nordicité ‘mentale’, soit cette vision qui a donné aux Amérindiens le courage de survivre dans le Nord aride et souvent meurtrier avec dignité. “Comme des chiens de traîneaux” comme vous dites et aussi avec eux!
Continuez votre blog, Hubert, je m’attelle avec vous!