mercredi 17 juillet 2013

le tonnerre et les éclairs

j'ai dit que ce qui existe, ça existe au présent, pas au passé. Mais on connait très peu ce qu'est l'existence. Ça semble tellement évident, l'existence, qu'on ne prête pas attention. Alors on passe à côté, sans rien voir.

Ce soir il y avait un orage: éclairs et tonnerre. Depuis l'enfance, quand il y a des éclairs, je me mets à compter les secondes, jusqu'au moment où cogne le tonnerre dans mes oreilles. C'est Charles, mon père, qui m'a montré ce truc.

À chaque orage, on sortait sur la galerie, à l'abris de la pluie. Tous les deux, on attendait qu'arrive un éclair: alors on prononçait lentement les chiffres, à voix haute: un, deux, trois... C'étaient les secondes. Chacune de ces secondes, dans l'attente du tonnerre, ajoutait un mille entre la foudre et nous.  Le bruit du tonnerre ne nous impressionnait pas, c'était la distance qui comptait. Plus ça tombait loin, moins on était en danger.

À l'époque on connaissait les milles, pas les kilomètres.  Quand l'éclatement du tonnerre nous arrivait, après huit secondes, on savait à combien de milles un arbre venait d'être fracassé. Du moins je pensais le savoir...

Vu ce blog, je suis allé vérifier cette vitesse du son, en kilomètres et en milles. Ça prend trois bonnes secondes pour que le bruit du tonnerre nous arrive, quand la foudre tombe à un kilomètre. Pour la distance d'un mille, il fallait cinq secondes. (J'arrondis les chiffres, je suis pas maniaque des mathématiques).

L'instant présent, c'était l'éclair éblouissant..  Cet éclair disparaissait, il était chose du passé, un passé qui se mesurait en secondes, dans l'attente du bruit du tonnerre. Pourtant, l'éclair continuait son voyage à 300,000 km à la seconde... Il existait, ailleurs: l'existence a toujours ce besoin d'aller ailleurs!
Et ce bruit du tonnerre, c'étaient des ondes sonores qui voyageaient: elles existaient et se propageaient encore et encore...

On connait rien de rien à l'existence. On pense la connaître en mesurant du temps et des distances. Mais c'est de l'illusion. Ceci dit, voici un dessin: monsieur Sudoku et son double. Le temps et l'espace, et plein de chiffres dans son ventre!



2 commentaires:

Unknown a dit…

J'aime çà!

Unknown a dit…

Hier, Germaine, ma mère avait une peur bleue des orages. Si par hasard l'orage avait lieu la nuit, elle nous réveillait et nous réunissait dans la cuisine, prête à fuir avec nous si le tonnerre frappait la maison. Ça ne s'est jamais produit; fuir la maison dans l'orage.
Aujourd'hui, drôlement, je regarde les orages avec attrait et sa peur ne m'habite pas.
H